Salut, c’est Sébastien,

Quand j’étais associé au pub, on m’a reproché mon manque d’investissement. Pourtant, j’ai fini en burn-out.

Car la réalité, c’est que j’investissais mon énergie au mauvais endroit.

Je ne vais pas revenir sur cette expérience en détail (j’ai déjà écrit un article à ce sujet ici), mais te partager trois apprentissages majeurs que j’en ai tirés.

1. Trop en faire

C’est vraiment pas agréable à l’admettre, mais j’ai voulu faire trop de choses en même temps.

J’adore chercher des solutions à des problèmes.

Et optimiser mon temps de travail était un très gros problème, surtout avec 4 à 6 brassins par semaine.

Brasser, dédrêcher, déshoublonner, dry-hopper et nettoyer fermenteurs, unité de brassage & torpille.

Alors oui, j’étais fier d’avoir réussi à caser tout ça dans une journée.

Mais pour quoi ? Pour satisfaire mon ego ? Parce qu’à la fin, mon salaire n’avait pas évolué. Pire, cette optimisation était devenu une norme.

Ce qui devait me permettre de dégager du temps à la brasserie pour en donner au pub s’est finalement retourné contre moi.

Je m’étais moi-même mis dans la sauce sans me garder de marge de manœuvre.

Apprentissage n°1 : optimisation de ton énergie > optimisation de ton temps.

2. Être partout

Opérateur de brasserie, c’est un métier ultra routinier. Certains adorent, d’autres non.

Je fais partie d’une troisième catégorie de personnes : celles qui aiment alterner entre les deux :

J’adore la routine pour poser mon cerveau.

Dès le lancement de mon brassin le matin, je savais, à la minute près, à quelle heure ma journée allait se terminer.

J’avais mes habitudes & mes réflexes : poser mes gants à tel endroit, ouvrir ma vanne de telle façon, préchauffer mon fermenteur selon tel enchaînement.

Mais j’ai aussi besoin de créer des trucs.

Des nouvelles bières, un système de planning plus efficace, un système HACCP plus flexible et pragmatique, une analyse des données des ventes du pub plus poussée, une newsletter pour raconter les coulisses de la brasserie et des produits.

Mon problème, c’est quand ces deux aspects sont déséquilibrés.

Et mon boulot étant devenu trop routinier pour moi, j’ai voulu compenser en multipliant les projets.

Apprentissage n°2 : si tu ne te sens plus à ta place, être partout ne te la rendra pas.

3. Croire que les autres pensent comme toi

Pour créer des trucs, il faut être aligné avec les autres membres de l’équipe.

Et j’ai mis plus d’un an à voir nos divergences fondamentales.

Je trouvais qu’on se bridait dans nos prix, dans la créativité de nos bières et dans la communication externe. On était trop sages et trop lents.

On passait trop de temps à discuter sur des broutilles.

Je voulais que ça aille plus vite. Qu’on essaye plus de choses et qu’on lâche du lest.

Je gaspillais une énergie folle à essayer de les convaincre d’adhérer à mes idées.

Mais c’est dès la genèse du projet que j’aurais du poser les choses, pas un an plus tard.

Apprentissage n°3 : tu ne peux pas faire changer les gens. Soit tu t’adaptes, soit tu pars.

Ces trois points m’ont beaucoup aidé pour piloter la brasserie à Brest.

J’ai appris de mes erreurs, j’espère que ça te sera utile !

T’y reconnais-tu toi aussi ?

Bonne semaine à toi,

À vendredi,

Sébastien