Salut, c’est Sébastien


J’adore l’écosystème brassicole.

 

Quand je me suis reconverti en 2016, j’étais célibataire, sans attache.

 

J’ai déménagé dans une ville où je ne connaissais personne.

 

C’était donc très facile pour moi de m’investir à 100% dans mon travail.

 

Je me sentais privilégié d’être payé pour brasser de la bière.

 

Je disais oui, même si je ne le sentais pas.

 

Aujourd’hui, c’est différent.

 

Mon fils a un peu plus d’un an.

 

Mes priorités ont évolué.

 

Et avec le temps, j’ai appris à dire non.

 

Dans cette édition, je te partage mes apprentissages sur ce sujet.

 

Savoir dire non, c'est difficile dans un métier passion

Se mélangent :

 

  • syndrôme de l’imposteur : on ne se sent pas légitime d’être à cette place, alors on compense en s’investissant à 300% ;

 

  • sentiment de dette : on se sent redevable envers l’employeur(euse) de nous permettre de travailler dans un secteur aussi passionnant, alors on s’investit à 300% ;

 

  • aversion à la perte : on a peur de perdre un client, alors un répond oui à toutes les requêtes ;

 

  • peur de l’abandon : on a peur de la critique, alors on va dire oui pour éviter de se faire rejeter.

Mais les conséquences sont bien réelles

En s’oubliant, on risque :

 

  • de s’éteindre à petit feu et de s’enfermer dans une cage dorée ;

 

  • de tomber dans la liche. Oui. C’est une problématique tabou, pourtant bien réelle ;

 

  • de se blesser ;

 

  • de tomber dans la dépendance d’un petit nombre de clients ;

 

  • de perdre des clients importants en s’occupant des nanards ;

 

  • de se fatiguer, faire des erreurs, qui conduisent à des infections ou des bouteilles qui explosent.

 

Et au final : d’être dégoûté de l’écosystème brassicole.

Alors il faut poser des limites

Avec soi-même d’abord.

 

Apprendre à se connaître,

 

Savoir qui on est, ce qu’on veut, ce à quoi on aspire.

 

S’écouter.

 

C’est la raison d’être de l’Atelier d’Introspection Brassicole.

 

Avec son patron ou son responsable.

 

En tant que salarié, on a des droits.

 

Non, ça n’est pas OK de décharger ses peurs, son stress ou son incompétence sur 

les épaules de son équipe. 
 

On a besoin d’un pilote, pas d’une girouette.

 

Non, ça n’est pas OK de demander à son gars de rentrer dans un fermenteur de 20 hl pour récupérer une chaussette à houblon “pour aller plus vite”.
 

On va démonter la vidange totale plutôt.

 

Non, ça n’est pas OK de se faire sonner en dehors de ses heures de travail, sur son numéro perso, pour “répondre à une petite question”. 
 

Ça attendra lundi.

 

Non, ça n’est pas non plus OK de faire du camping sauvage dans les bois, en avril, pour faire des économies sur l’hotel pendant le salon de Nancy.
 

On va prendre une chambre.

 

Non, ça n’est pas non plus OK de travailler 60 h par semaine, payées 35 au strict minimum, “parce que y a pas de budget”, mais qu'”il faut s’investir ici”.
 

On se croirait dans une startup parisienne.

 

Être salarié, c’est pas être l’esclave d’un management défaillant.

 

Même dans un métier passion.

 

Avec ses fournisseurs.

 

Les commerciaux que tu ne connais pas, qui se pointent à l’improviste pour parler de leur solution. Sans te demander si tu en as besoin, sans s’intéresser à toi, sans t’écouter.

 

Ceux qui demandent de signer 50 papiers pour envoyer un bon de commande.

 

Ceux qui t’oublient, expédient ta marchandise en retard, mais exigent des engagements de volume annuels.

 

Ceux qui sont sympas, mais dont la qualité des produits est basse ou aléatoire.

 

Avec ses prospect et ses clients.

 

Les clients qui exigent d’être livrés sur des tranches horaires trop étroites, qu’ils ne respectent pas eux-mêmes.

 

Ceux qui te demandent 50 échantillons avant de te commander un carton tous les 6 mois.

 

Ceux qui exigent de connaître ta recette, la liste de tes fournisseurs et le prix d’achat de tes matières.

 

Ceux qui réclament 32 certificats pour s’assurer que tes bières ne sont ni OGM, ni cancérigènes, qu’elles n’ont pas été brassées sur la Lune ou avec l’eau de l’Antarctique.

 

(Bon les deux derniers j’exagère peut-être un peu, mais le fond de vérité est là).

 

Conclusion

Ma quête actuelle est de trouver l’équilibre entre toutes les sphères de ma vie.

 

Je t’en ai parlé dans l’atelier d’introspection, je fais les choses à fond, je fais difficilement les choses avec mesure.

 

Je donne facilement, j’aime transmettre, expliquer, faciliter.

 

Cette newsletter gratuite, que certain(e)s suivent depuis juin 2022, en est un très bon exemple.

 

Mais j’ai appris de mes erreurs.

 

J’ai appris à dire non intelligemment.

 

Pour me protéger moi,

 

Pour atteindre mes objectifs,

 

Pour développer la brasserie sainement,

 

Et garder ma passion.
 


Et toi, tu fais comment ?

Bonne semaine, à vendredi, 

Sébastien