En juin dernier, je t’ai parlé de comment je me suis planté sur mon projet.

Aujourd’hui, je t’explique ce que j’ai tiré de cette expérience.

Revenons en novembre 2019.

Juste après mon burn-out.

Je me pose quelques jours. Je fais un point sur où j’en suis. Et où je veux aller.

Trois ans que j’ai quitté mon boulot d’ingé.

Trois ans où j’ai appris à brasser, à enfûter, à embouteiller, à nettoyer des cuves, à brancher des pompes, à créer des recettes, à gérer un planning de prod et optimiser le process, à former des padawans, à dimensionner et mettre une brasserie sur papier, à démonter / remonter une salle de brassage.

Trois ans.

J’y ai laissé quelques plumes, mais c’était une putain d’expérience formatrice et je suis vraiment heureux de l’avoir vécue.

Mais quand même, j’ai loupé quoi pour me cramer comme ça ?

1. La vision

Brasser de la bière n’est pas une fin en soi.

 

C’est un vecteur.

 

Un vecteur pour créer du lien humain.

 

Un moyen pour rassembler les gens et gommer les différences le temps de quelques pintes.

 

Alors quand on m’a proposé de m’associer pour monter ce pub accolé à la brasserie, j’ai dit oui direct !

 

En 2016 déjà, je réfléchissais aux concepts qui m’intéressaient. Brewpub ? Bar/cave/afterwork ? C’était encore flou dans ma tête.

 

Je voulais toucher les clients directement, sans intermédiaire pour diluer les messages. Je voulais utiliser le pub comme vecteur pour créer une connexion d’humain à humain.

 

Avoir un retour direct des clients. Un retour spontané et franc. Sans l’intermédiaire de qui que ce soit. Je voulais être maître de mon message. Et recevoir celui des clients.

 

En face à face.

2. Les émotions

Parce que mon moteur, c’est de vivre des émotions.

Par l’échange, la création et l’honnêteté.

Je suis convaincu que pour toucher des gens, il faut être vrai.

Vrai avec eux.

Et surtout, vrai avec soi.

Et je ne pouvais plus me mentir : je ne me sentais pas à ma place dans cette très grande ville du sud-ouest.

Cette vie loin de chez moi me pesait. Et impactait émotionnellement tout le reste.

Je me suis planté sur mon projet, mais j’ai surtout sous-estimé l’importance que mon environnement a sur moi.

Je sentais que la flamme dans mes yeux commençait à diminuer.

Et je refusais que ce feu s’éteigne.

Je m’étais déjà oublié dans un travail et une vie ennuyants au nom d’une sécurité de façade et d’un confort rassurant.

Hors de question de reproduire ça.

3. La maison

Il était alors temps pour moi de rentrer à la maison.

En Bretagne.

Parce que je m’y sens à ma place. Parce que je comprends les codes. Parce que c’est dans mes tripes, dans mes gènes, dans mon âme.

C’est chez moi.

J’y suis né, j’y ai grandi.

Et ma famille.

Et mes potes.

Et la mer, les crêpes, la musique, la pluie.

Et la chaleur des gens, leur pudeur, leur fierté.

C’est ma culture, j’en suis fier.

Et cet amour pour les gens et le Finistère, je veux qu’il se retrouve dans mes bières.

4. Et toi ?

À force de faire des erreurs, j’avance sur une meilleure connaissance de moi-même, de ce qui me porte, ce dont j’ai besoin et ce qu’il vaut mieux que j’évite.

Ces constats sont individuels et correspondent à mon histoire de vie et ma personnalité.

Qu’en est-il pour toi ? Tu es attaché-e à un lieu en particulier ?