Quand j’ai annoncé ma reconversion autour de moi, mon frère m’a dit : “tout ça pour ça ? Toutes ces études ?”
Je n’ai aucune formation brassicole.
Je n’ai aucune expérience brassicole.
Je suis trop diplômé.
Je suis trop vieux.
Bref.
Je ne rentre pas dans la case.
Si tu es abonné à cette newsletter, c’est que toi non plus tu ne rentres pas dans la case.
Tu as donc deux choix : écouter ceux qui ne comprennent pas ton virage professionnel ou suivre ceux qui te soutiennent et t’encouragent.
Je te laisse expérimenter, mais le second est clairement le meilleur.
Pour réussir ta reconversion, tu dois absolument t’entourer de personnes qui te poussent. On a parlé de la famille la semaine dernière, c’est aussi les amis, les collègues de boulot, ou les brasseurs eux-mêmes.
En juillet 2016, j’ai croisé la route de Laurent Bertauld, le responsable de prod de la Brasserie Mélusine.
Je passais tous les jours devant la brasserie pour aller au boulot. Quand je tombe sur une annonce pour un poste de brasseur chez eux, je postule direct. Je me dis que je n’ai rien à perdre, c’est une belle opportunité de mettre fin à cette procrastination.
Je passe un entretien (on était trois préselectionnés). Je n’ai pas été pris. Mais il m’a encouragé à persévérer, car je lui avait fait “très bonne impression”. (Il m’a d’ailleurs proposé un poste de brasseur 5 mois plus tard).
Ça a décuplé ma motivation. Parce que je suis passé à l’action en étant moi-même.
Et là, tout s’enchaîne.
Deux semaines plus tard, je reçois une offre d’une brasserie de Nancy, pour laquelle je n’ai pas non plus été retenu.
10 jours plus tard, je reçois un coup de fil d’une brasserie bordelaise dont je n’ai jamais entendu parler. On se voit, ça se passe bien, ils me proposent un CDI.
En parallèle, la brasserie historique Coreff me propose un CDI.
Et les 3 Brasseurs me proposent un CDI sur le site du Mans.
En deux mois, je reçois trois propositions de CDI.
Sans aucune expérience brassicole.
Mais pourquoi ?
Parce que j’ai joué avec mes forces.
R&D (créativité), science (je connaissais la théorie brassicole) et passion (j’ai lâché les fauves pendant les entretiens, en parlant avec mes tripes).
En tant que reconverti, ton expérience est un atout, valorise-là !
Focalise-toi sur ce que tu SAIS faire, capitalise sur les compétences que tu as déjà et qui feront la différence : comptabilité, vente, R&D, mécanique, électricité, connaissance des normes agro, expérience en qualité, e-commerce, webmarketing, organisation d’événements, etc…
Et le plus important : sois toi-même, sors les chevaux et parle avec tes tripes !
Et si ça ne suffit pas à te convaincre, laisse-moi te présenter quelques personnes :
Je peux te parler de mon collègue limonadier, reconverti en brasseur à 50 ans, qui répare toutes les machines qui tombent en panne : imagine les économies que mon patron réalise grâce à ça !
Ou de mon ancien collègue qui monte et démonte des 4L depuis qu’il est ado : encore un mécano à l’aise avec les machines.
Ou encore d’un des mes anciens stagiaires passionné de chiffres, qui s’est fait embaucher dans une brasserie québecoises comme contrôleur de gestion !
Ou encore de mon assistant à Bordeaux, sans diplôme, batteur dans un groupe de punk et brasseur amateur pour alimenter des concerts sauvages. Je l’ai choisi parce qu’il est venu en pompes de sécu à l’entretien (simple et lui-même) tout en ayant les yeux qui brillaient devant la salle de brassage et les cuves (passionné). Aujourd’hui, c’est lui le lead brewer, qui forme ses assistants et encadre ses stagiaires.
En résumé, pour te reconvertir en brasserie, il y a cinq points clés :
Et toi, quelles compétences ou expériences peux-tu mettre en valeur auprès d’un-e patron-ne de brasserie ?