Salut, c’est Sébastien,

Le monde des adultes, c’est sérieux. On a des responsabilités ; de couple, de parent, de patron, de salarié.

 

On n’est pas là pour rigoler.

 

 

C’est dans cet état d’esprit que je suis entré sur le marché du travail en 2013.

 

Je me suis coupé les cheveux et taillé la barbe. J’ai troqué mes baggy contre des chinos et mes t-shirts de groupe de punk contre des polos.

 

Parce que, conditionné par les modèles que l’on m’a montrés en école d’ingé, j’ai cru qu’il fallait se conformer, qu’il fallait rentrer dans le rang

 

J’ai cru que dans le monde professionnel, sérieux rimait forcément avec sobriété, modération et gravité.

 

Mais ça ne m’allait pas.

 

Je n’étais définitivement pas heureux. En décalage complet.

 

Parce que j’ai voulu gommer ma personnalité pour coller à des codes que je pensais indispensables.

 

Je me suis oublié.

 

 

En 2016, j’ai alors quitté cet écosystème inadapté à mon épanouissement, pour rejoindre un environnement plus compatible avec ma personnalité.

 

Un environnement dans lequel je pouvais être moi-même.

 

Un environnement dans lequel ma barbe trop longue, mes tatouages et mes cheveux longs ne dérangeaient personne.

 

Même avec les clients, les fournisseurs, les partenaires.

 

Même avec mes responsabilités.

 

Même avec une équipe à gérer.

 

 

Mais en ce début de 2023, en lançant mon entreprise, je suis retombé dans mes travers de 2013.

 

Je me suis foutu la pression.

 

J’ai redécouvert de vieilles injonctions : “il faut” faire du CA. “Il faut” sortir des allocations chômage. “Il faut” prospecter à l’ancienne. “Il faut”, “il faut”, “il faut”.

 

Mais c’est pas moi.

 

La vérité, c’est que je me suis laissé dominer par l’atmosphère ambiante. 

 

Et c’est ma faute à 100%.

 

Car sur les réseaux ou dans la presse, les messages alarmistes sont omniprésents.

 

“La situation est horrible”
“Les brasseurs en difficulté”

 

Attention, je ne nie pas la réalité : je le vois bien que mes factures ont explosé, qu’on fait gaffe à notre budget, qu’on limite les sorties. Je le vois bien que les caves à bières sont en difficulté, que la conso de bière bouteilles a diminué. Je le vois bien que les brasseries souffrent.

 

Mais je ne vois QUE ça.

 

 

Putain, il est où est le message d’espoir ?

 

“C’est la crise”, je l’entends depuis au moins 2008.

 

“Avec la conjoncture actuelle” est devenu une ponctuation tellement c’est commun.

 

“Ça marchera jamais” est le réservoir des gens qui transfèrent leurs peurs sur les autres.

 

Et je ne parle pas de “C’est la mode”, “Y a trop de concurrence”.

 

À quoi bon continuer alors ?

 

Pourquoi devrait-on galérer pour faire les choses ?

 

Comme si ce passage de souffrance était nécessaire pour atteindre la sérénité.

 

Quoi qu’il en soit, je ne suis pas d’accord.

 

 

Et tu es peut-être dans le même cas, à te faire bouffer par cette atmosphère anxiogène.

 

Je veux alors te rappeler, comme on me l’a rappelé :

 

On peut voir chaque difficulté comme une opportunité. Trouver la faille à exploiter. 

 

Comme un jeu.

 

Rejeter cette posture sérieuse, grave et solennelle. 

 

Revenir à la légèreté, la spontanéité et la fraîcheur.

 

La naïveté de l’enfance.

 

La créativité de l’enfance.

 

Pour construire un écosystème brassicole d’adultes.

 

De grands enfants sérieux.

 

Car oui, surtout dans notre boulot, on est bien là pour rigoler.

 

 

Bonne semaine à toi,

 

À vendredi,

 

Sébastien