Salut, c’est Sébastien,
Pour être brasseur ou brasseuse, on a besoin de maitriser des connaissances, des compétences & des techniques.
Entre physique, chimie et biologie.
Entre calculs de pressions, création de recettes et nettoyage.
Entre réglage d’une embouteilleuse, remplissage de fûts et dédrêchage.
Mais comment choisir ce qu’on doit apprendre ?
Et comment savoir si on maîtrise réellement ce qu’on a appris ?
Est-ce indispensable d’avoir un diplôme ?
Aujourd’hui, on décortique ce sujet primordial.
Quand on parle d’apprentissage, on peut scinder les personnes en deux catégories :
Les premières sont à l’aise dans le système scolaire français, car il fonctionne comme ça.
Elles apprennent l’existence du diacétyle, des beta-glucanes, de la solubilité du CO2 dans la bière, ou des équilibres de pression.
Les secondes sont davantage réceptives aux expériences qu’aux règles abstraites.
Elles comprennent les concepts qu’on leur explique parce qu’il résonnent avec leurs sens : elles ont senti une odeur de beurre, touché une maische visqueuse, vu de la mousse sortir de la tireuse, entendu le pchht de la laveuse de fût.
Quand on veut apprendre des trucs, on a deux possibilités : suivre des formations et s’autoformer.
Prendre des cours a un avantage majeur : le prof nous indique ce qu’on doit apprendre, on délègue la charge mentale de déterminer les connaissances nécessaires.
En revanche, le programme est le même pour tout le monde et peut couvrir des sujets qu’on maitrise déjà. On risque donc de perdre du temps, de l’argent et de l’énergie.
L’autoformation est une bonne alternative, car elle nous permet d’avancer directement sur les points clés que l’on a identifiés.
Mais sans repère extérieur, on peut vite se retrouver noyé dans des détails superflus.
On peut vite tomber dans la surconsommation de littérature brassicole, à vouloir éplucher les 1300 pages du Traité de Brasserie ou les 150 publications scientifiques sur le dry-hop.
Je pense que la recette idéale se situe entre les deux : un mélange hybride de formations guidées, comprenant les essentiels pour nous orienter dans la bonne direction, avec des liens vers des ressources extérieures pour nous permettre de creuser des sujets spécifiques.
Dans tous les cas, on a besoin de pouvoir évaluer notre niveau : pour nous, d’abord, puis pour les autres : notre employeur, notre client ou notre collègue.
Et ça n’est que là qu’intervient le diplôme.
Pour juger du niveau de nos connaissances.
L’avantage majeur, c’est la reconnaissance sociale qu’il apporte.
On se sent plus facilement légitime.
Son inconvénient principal, à mon sens, c’est sa périssabilité.
Il est valable à vie, alors que les connaissances et compétences nécessaires à son obtention évoluent en continu.
Mais le diplôme n’est pas le seul point de repère. Nos réalisations ont une importance-clé.
Une recette dont on est particulièrement fier ?
L’écriture du système qualité ?
(faire) Parler (de) son expérience est la meilleure preuve sociale qui soit : nos réussites concrêtes sont nos meilleurs embassadeurs.
Le point négatif, c’est terriblement long !
En France, on donne beaucoup d’importance au diplôme, qui prime même souvent devant l’expérience.
Avec le temps, j’ai appris à jouer avec ces codes.
Et même si je suis fasciné par ce réflexe social, je trouve ça injuste.
Il subsiste encore cet ancien monde où compétences et diplômes sont intimement liés.
Aujourd’hui, toute la connaissance brassicole est à un clic.
Grâce à Internet.
Dans le nouveau monde, l’accès à l’information est immédiat et infini. Elle est disponible partout, à toute heure, sur toute la planète.
Je défends cette idée de démocratie.
Pourquoi la connaissance devrait être réservée aux “bonnes personnes” ? Celles qui suivent la voie royale de l’éducation nationale ? Celles qui ont le bon âge, qui sont nées au bon endroit ?
Pourquoi n’aurions nous pas accès à la connaissance si on a changé 15 fois de chemin ?
C’est le combat que j’ai décidé de mener.
Transmettre.
Aider à faire le tri.
Sans jargon technique systématique qui cloisonne dans un entre-soi élitiste.
Parler aux gens dans leurs langages.
Avec des méthodes et des mots simples.
Pour t’aider à réussir ta transition.
Un grand merci de m’avoir lu,
Bonne semaine à toi, à vendredi,
Sébastien