La semaine dernière, j’ai partagé avec toi mes apprentissages en matière de side-project.

 

Si tu ne comprends pas de quoi je parle, je t’invite à lire l’article avant de continuer.

 

Aujourd’hui je t’explique pourquoi se lancer en brasserie en parallèle de son boulot est la meilleure chose à faire en 2023, et je te présente deux manières de procéder.

 

1. Problème 1 : les retards

Si tu lances ta brasserie, tu auras besoin d’acheter du matériel.

 

Une salle de brassage avec pompes et RAP, des fermenteurs, un groupe froid, un CIP, une ligne de conditionnement, des tuyaux, etc…

 

Bref, plein de trucs.

 

Si tu lances une brasserie, tu auras besoin d’un local.

 

Et d’y faire des travaux : arrivées d’eau, de CO2, d’électricité, évacuations, chambre froide, chambre chaude, bureaux, etc…

 

Bref, encore des trucs.

 

Des trucs, qui vont prendre du temps.

 

Un temps sur lesquel tu n’as aucun contrôle.

 

Mais dont tu dépendras pour payer tes charges et rembourser tes prêts.

 

La première grosse emmerde que les nouvelles brasseries rencontrent, ce sont les retards liés aux travaux et à la livraison de leur matos.

2. Problème 2 : les prix et la disponibilité

Depuis 2021, les prix des matières premières et de l’énergie ont augmenté continuellement.

 

Avec la reprise post-covid d’abord, les mouvement sociaux en Europe ensuite, puis la guerre en Ukraine.

 

Difficile de démêler le vrai du faux, de faire le tri entre opportunisme et honnêteté, mais la réalité est là.

 

La seconde grosse emmerde que les brasseries rencontrent, c’est la volatilité actuelle importante des coûts et les disponibilités en matières premières.

3. Les conséquences

Il y a deux types de conséquences :

  • celles évidentes, que l’on voit immédiatement ;
  • celles beaucoup plus sournoises, qui mettront du temps à se révéler.

La première est simple à appréhender, c’est la bataille pour faire survivre son entreprise.

 

D’une reconversion pour un métier passion, on se retrouve à courir pour survivre.

 

On devient prisonnier(e) d’une cage dorée.

 

La seconde est plus incidieuse : l’effet boule de neige.

 

Dans notre cage dorée, on se retrouve à jongler entre gestion d’entreprise, gestion des clients et gestion de prod.

 

Avec le stress au cul.

 

Par manque de temps et d’énergie, on met donc de côté la création de nouvelles bières et la mise en place de notre système qualité.

 

Dans un premier temps, c’est pas très grave, c’est pas vital.

 

“On fera ça plus tard”.

 

Mais sur le long terme, c’est très dangereux.

 

Qui dit pas de nouvelles bières, dit pas d’apprentissage. Donc désintérêt progressif.

 

Qui dit désintérêt progressif dit perte de rigueur.

 

Perte de rigueur + système qualité défaillant = infections à répétition !

 

Si on en arrive là, c’est déjà trop tard.

 

La bonne nouvelle, c’est que lancer sa brasserie en side-project résoud ces problèmes.

 

Et il y a – au moins – deux façons de procéder.

4. Solution 1 : pico ou nano-brasserie

La première façon de se lancer en parallèle de son boulot, c’est de se lancer dans une petite unité de prod : 50 à 200 litres.

 

L’idée ici est de brasser sur des petits volumes, nécessitant un apport financier moindre.

 

Avantages :

  • investissement financier minime ;
  • local peut ne pas être nécessaire ;
  • on développe la brasserie à son rythme.

Inconvénients :

  • très chronophage : gestion, production, vente
  • peu d’évolution possible du matériel pour améliorer confort et productivité

5. Solution 2 : nomade

La seconde solution consiste à brasser sa propre production dans une autre brasserie.

 

Il y a un terme pour cette approche : “brasser en gipsy”.

 

Ce n’est pas de la sous-traitance, mais bien d’une sorte de prestation (mise à disposition des outils + des personnes).

 

En général, on fait ça sur des brassins de 5 à 20 hl.

 

Les avantages sont très intéressants :

  • Apprendre des tips de prod, de gestion, de gestion qualité et sécurité avec les brasseurs ;  
  • Gagner en expérience, gagner du temps, de l’énergie et de l’argent ⇒ affiner son projet rapidement ;  
  • Rencontrer des gens et aggrandir son réseau.

Inconvénients :

  • goût final peut varier si on produit une même bière chez plusieurs brasseries différentes ;
  • planning dépendant du planning de la brasserie

6. Conclusion

Selon la maturité de ton projet et ta personnalité, la nano-brasserie ou le gipsy seront plus ou moins adaptées.

 

Mais dans tous les cas, lancer sa brasserie en side-project est une option qui a pris une importance cruciale en 2023, pour :

  • Tester son marché et s’affranchir des angoisses économiques.
  • Mettre le pied à l’étrier pour les démarches administratives ; 
  • Être indépendant des retards de livraison ;

 

Et toi, alors, quel est ton point de vue sur ce sujet ? Tu es plutôt team pico/nano ou team gipsy ?

 

Bonne semaine à toi,