J’ai commencé mon processus de reconversion en 2014.
En rétrospective, j’ai passé les huit années suivantes à travailler sur des side-projects.
Mais pourquoi alors ?
Qu’est-ce que j’attendais de ces projets annexes ? Est-ce que ça m’a servi ? Qu’est-ce que j’ai appris ?
J’ai très vite accroché au brassage dans ma cuisine.
Et j’ai très vite émis l’idée d’en faire mon métier.
Mais j’avais peur. J’en parle dans cet article.
Et j’étais perdu. Mon boulot ne me plaisait plus, je n’y trouvais plus de sens, plus d’envie.
Alors j’ai voulu y aller progressivement, créer et aggrandir mon réseau petit à petit. Garder cette sécurité de l’emploi pour tester la réalité de cette lumière qui brillait dans mes yeux : devenir brasseur.
Monter un projet parallèle.
Mais comment ?
En saisissant une opportunité.
Le colloc d’un pote se met à brasser dans sa cuisine. Un collègue de sa promo a lancé une asso de brasseurs amateurs. Mon pote nous met en relation. Bim.
L’année suivante, le créateur de l’asso termine ses études et part à l’étranger.
C’est l’occasion pour moi de m’investir davantage, et m’occuper des relations avec les brasseries.
Mon objectif : créer des liens entre les brasseurs amateurs et les brasseurs pro. Par l’achat de matières premières, déjà, puis par l’organisation de démo de brassage publiques.
J’adorais travailler en équipe, pour un truc plus gros que moi.
Débroussailler, créer des ponts pérennes.
Mais ça n’était pas le bon lieu, car trop d’écart entre cette vision et les aspirations des autres membres (se détendre en marge de leur boulot).
Conclusion : je veux en faire mon métier, pas juste un hobby.
En 2016, je suis embauché comme brasseur.
J’aimais vraiment mon travail.
Et c’est la première fois que je ressentais ça.
Première fois que j’étais heureux et excité d’aller au boulot.
Je sentais que j’étais à ma place.
J’avais l’impression de faire quelque chose d’utile, avec une diversité de tâches qui me plaisait.
Oui, malgré la routine du métier, malgré la répétition – tous les jours – des mêmes étapes, malgré les heures interminables sur la ligne d’embouteillage, j’adorais mon boulot.
Mais j’étais limité à l’opérationnel.
Et l’aspect ingénieur me manquait : réfléchir à des concepts, trouver des solutions, coordonner et ordonnancer des trucs, gérer des flux, manager des gens.
Alors quand on m’a proposé de m’associer, j’ai dit oui. Car dans ma tête, c’était la suite logique.
Conclusion : je veux avoir un impact, pas juste être l’exécutant de la vision de quelqu’un d’autre.
En février 2020, je suis embauché comme responsable brasserie, avec une zone de râtissage très large et une équipe à manager.
Un mois plus tard, la France est confinée et la brasserie mise au chômage technique.
J’en ai profité pour réfléchir à un projet global cohérent et ambitieux et le soumettre à ma direction : nouvelles bières, refontes d’étiquettes, augmentation des volumes, nouveaux canaux de distribution, amélioration de la qualité, de la sécurité.
Ils ont suivi.
Dès le printemps, et pendant les 18 mois qui ont suivi, on a mis en place un rouleau-compresseur ultra-puissant, avec des résultats impressionnants.
J’étais fier de nous, de mon équipe et de ce qu’on avait réussi à monter tous ensemble. Fier d’avoir réussi à marier développement économique et épanouissement humain.
J’avais enfin l’impression d’avoir un impact, de créer des trucs, d’apporter de la valeur.
Mais je n’avais pas le dernier mot.
Je restais salarié, avec des comptes à rendre, que je trouvais de plus en plus injustifiés et des freins et des contraintes que j’acceptais de moins en moins.
Et ces obligations stupides de respecter des horaires précis.
Lancer Derrière les Cuves m’a permis d’expérimenter dans mon coin, sans demander l’autorisation à qui que ce soit.
Conclusion : je veux être indépendant, choisir mes contraintes et mes horaires.
Chaque side-project m’a donc aidé à avancer dans mon projet et ma connaissance de moi :
Pour ça, j’ai suivi un chemin d’itération très classique :
Je crois que c’est une constante chez moi : j’ai besoin d’apprendre des trucs tout le temps.
C’est lié à ma personnalilté, au fonctionnement de mon cerveau et à mes aspirations profondes.
Et toi, tu en penses quoi de cette approche ? Tu es concerné-e aussi ?
La semaine prochaine, je t’explique pourquoi lancer son side-project en brasserie en 2023 est la meilleure chose à faire.
Bonne semaine à toi,
Un grand merci de m’avoir lu,
A vendredi,
Sébastien