Aujourd’hui, je te parle de la famille.
Qu’on pense parfois être un frein pour se reconvertir en brasserie. On pense devoir sécuriser son couple avant de se lancer, on s’empêche de faire le pas pour protéger sa maison, on se justifie derrière son enfant en bas âge ou son ado qui entre au collège.
Et c’est parfaitement humain comme réaction !
Car la vérité, c’est que ça fait peur de se lancer. On a peur de mettre sa famille en danger, on a peur de ne plus avoir de quoi nourrir ses enfants, de ne plus pouvoir payer le crédit de la maison.
Bref, on a peur que tout s’écroule.
Et c’est encore pire quand on songe à se reconvertir en métier-passion, car d’autres émotions viennent complexifier la situation : enthousiasme à la perspective d’être payé pour brasser de la bière, excitation de s’imaginer créer ses propres recettes sur 1000 L, voire euphorie à l’idée d’ouvrir sa brasserie ou monter son brewpub.
On se retrouve écartelé entre sa famille et son épanouissement personnel.
Enfin, c’est ce qu’on croit.
Car il n’y a pas de choix à faire. Les DEUX sont primordiaux.
Choisir sa passion au détriment de sa famille mène clairement à l’échec.
Mais mettre de côté son épanouissement personnel est également très dangereux.
C’est ce que j’ai fait quand j’étais ingénieur.
En plus de souvent bosser 10h par jour, je n’étais pas aligné avec la culture de l’entreprise ni avec les missions qui m’étaient confiées. Pour tromper l’ennui, je me réfugiais dans la recherche de problèmes annexes à régler.
Plus je m’ennuyais, plus je cherchais à créer moi-même mes missions, donc plus ma hiérarchie m’en demandait et plus je me sentais en décalage.
Je me suis finalement moi-même enfermé dans ce cercle vicieux.
Et j’ai persévéré dans cette situation pendant presque quatre ans, par peur de me retrouver seul, par peur que les projets avec ma compagne n’aboutissent pas.
Pour rien.
Puisqu’on s’est séparé.
Cette expérience m’a servi de leçon, et je suis très heureux (a posteriori) de l’avoir vécue, mais je te souhaite d’être plus malin que moi : pense à ce qui te fait vibrer, avant tout !
Aujourd’hui, je me retrouve dans une situation analogue, mais je la gère différemment.
Mon fils est né en janvier 2022. Quatre mois plus tard, je lance le projet Derrière les cuves.
Quel mauvais père ! J’abandonne femme et enfant pour me lancer dans l’entrepreneuriat !?
C’est tout l’inverse.
Depuis quatre mois, quand je regarde ce petit bonhomme, une formidable énergie me pousse.
Tous les matins, je m’occupe de lui (le bib, la toilette, les habits).
Puis ma femme l’emmène à la crèche sur la route de son boulot.
Puis je prends ma voiture, 30 min de trajet jusqu’à la brasserie.
Puis ma journée.
Puis je rentre.
Un soir sur deux, je m’occupe de mon fils. Un soir sur deux, c’est ma compagne.
En parallèle, je monte ce projet de formation.
Je prends mon temps. Pour être capable de concilier ma vie de famille, de responsable de brasserie et d’entrepreneur.
C’est ça qui m’anime, c’est comme ça que je me sens utile. Et bien dans ma tête.
Parles-en avec ton conjoint / ton mari / ta femme / ta conjointe / tes enfants. Vois-les comme des alliés, pas comme des freins : ils seront un soutien formidable dans ton projet !
Car c’est cet équilibre qui permet de garder les pieds sur terre, et de réussir sa reconversion.
Et toi, comment penses-tu gérer ton équilibre avec ta vie de famille ?