Salut, c’est Sébastien,
“La curiosité est un vilain défaut”.
“Reste à ta place”.
“Ça marchera jamais”.
“C’est avant qu’il fallait se poser ces questions”.
“C’est interdit, t’as pas le droit”.
On a parlé du syndrôme de l’imposteur il y a deux semaines. Aujourd’hui je te propose un focus sur une des sources principales de son existence.
Un poison tenace qui s’accroche à nous comme une tique à la croupe d’un cheval.
Un réflexe hérité de notre éducation et de notre scolarité.
Celui de demander l’autorisation.
À l’école, on demande l’autorisation.
On est sanctionné si on se trompe.
On est formés, depuis tout petits, à rester à notre place, à nous ranger, à rester sages.
On est évalués selon notre seule intelligence scolaire.
Et on reçoit un diplôme qui certifie ce parcours.
Aujourd’hui, je vois encore des brasseries qui demandent un bac +2 en agro pour un poste de brasseur.
Un diplôme théorique et généraliste pour faire un métier manuel.
J’en ai déjà parlé dans cet article – pour moi, ça n’a aucun sens.
Mais que je le veuille ou non, c’est comme ça que fonctionne le système général.
Alors on n’a pas cinquante solutions.
Si on veut pouvoir exercer le métier qu’on souhaite, on doit arrêter de demander l’autorisation.
Et devenir des pirates malins.
On n’a pas besoin de lécher les bonnes bottes pour mettre nos projets à exécution.
On a juste besoin d’être des impertinents et des pirates.
C’est plus dur en apparence, mais c’est aussi plus grisant.
Moi, j’adore ce type de personnes.
Pas ceux qui foutent le bordel gratuitement, non.
Mais ceux qui refusent de vivre enchaînés, à suivre des règles inadaptées, inefficientes ou stupides.
Ceux qui jouent avec les règles, qui les respectent en général, qui les franchissent aussi de temps en temps.
Ceux qui prennent quelques raccourcis, pour passer à l’action et faire tourner leur boutique.
Ceux qui ne cherchent pas une validation.
Mais à comprendre les règles, pour choisir eux-mêmes la partie qu’ils veulent jouer.
Je te parle du taux d’alcool indiqué sur l’étiquette et comment jouer intelligemment avec la tolérance légale.
Je te parle de système qualité et comment choisir les CCP réellement impactants.
Je te parle de sortir des carcans du BJCP pour créer tes bières.
Je te parle de ta bière fruitée et comment jouer intelligemment avec la tolérance des 10% d’ingrédients.
Je te parle du contrôleur de l’organisme certificateur.
Je te parle des EPI et du juste équilibre des procédures hygiène et sécurité.
Je te parle d’être malin dans la déclaration de tes volumes et la gestion de tes stocks.
Je te parle d’être acteur de ta brasserie pour ne pas dépendre de cases hermétiques dont tu auras du mal à sortir.
Je te parle d’être un pirate malin pour ne pas te crâmer inutilement dans ton activité.
Et faire vivre ton projet.
Je sais bien que ces méthodes sont discutables.
Certains me traiteront peut-être de truand ou de naïf.
Mais ça marche.
Et je ne vois sincèrement pas comment on peut piloter une brasserie sans prendre quelques libertés, remettre en cause quelques dogmes ou questionner les pratiques.
Et plus on sera nombreux à assumer cette piraterie intelligente, plus l’écosystème brassicole se renforcera.
Et tant pis pour les rageux.
Tant pis pour les pessimistes enragés accrochés à leurs croyances et leurs règles immuables.
T’as pas besoin de leur autorisation pour exister.
Car c’est pas en se cassant les uns les autres qu’on peut créer un écosystème sain.
Mais en partageant ses connaissances.
En se remettant en question.
En écoutant les autres.
En s’aidant mutuellement.
Et en sortant de temps en temps de l’autoroute.
Ne laisse personne te dire le contraire.
✊ 🏴☠️.
Merci de m’avoir lu,
Bonne semaine à toi, à vendredi,
Sébastien