En 2018, emporté par mon élan, grisé par la réussite de ma reconversion, je m’associe avec mes patrons et un collègue pour lancer le brewpub accolé à la brasserie.

Sur le papier, super projet : un comptoir, sept becs, des saucissons et du fromage locaux. Derrière la vitre : la salle de brassage & les fermenteurs. Si tu viens suffisamment tôt, tu nous vois en pleine action. Bim ! Circuit ultra court. Et aussi : des concerts, des animations, des fléchettes et un terrain de pétanque.

Sur le papier, je suis chaud. Mega chaud.

Après quelques mois de travaux et une inauguration en grande pompe, les résultats sont moins bons que prévus. 

Mais je me donne à fond.

Je me dis que c’est normal de galérer au lancement d’un projet, normal de bosser comme un taré le soir au pub après ma journée de brassage ou d’embouteillage. Normal de faire des concessions sur l’organisation et la comm, puisque l’important c’est de me donner pour un projet en lequel je crois dur comme fer.

Mais un jour : plus d’énergie. Zéro.

Bim.

Le burn-out.

J’en avais déjà vu autour de moi, des gens qui se sont cramés au boulot. Mais je pensais que c’était réservé à ceux qui n’aiment pas ce qu’ils font.

J’ai appris que la réalité est beaucoup moins binaire.

J’ai appris que, lorsqu’on lance une entreprise, il faut choisir ses associés soigneusement. Pas parce que ce sont des cons, non, ça reste de bonnes personnes, mais parce que nos visions divergeaient. Sur le management, sur la communication, sur les événements, sur les valeurs portées par le projet.

Et j’ai mis plus d’un an à voir nos divergences fondamentales.

Parce que, grisé par le projet, je n’avais pas pensé à l’essentiel : être aligné avec moi-même.

Aujourd’hui, après plusieurs échecs dont celui-ci, j’ai compris ce qui me porte : vivre des émotions. Par l’échange (apprentissage & transmission), la création (conceptuelle & matérielle) et l’honnêteté.

Remettre l’humain au centre.

Avec un vecteur social historique : la bière.

C’est mon moteur encore aujourd’hui avec mon équipe.

C’est mon moteur encore aujourd’hui avec Derrière les cuves.

Et toi, pourquoi veux-tu embarquer dans cet univers ? Qu’est-ce qui te porte ? Quelle est ta vision ?