Salut, c’est Sébastien,

 

Vendre sa bière et gérer son entreprise c’est chronophage.

 

Pourtant, beaucoup se lancent sans vraiment se demander comment ils vont générer du chiffre d’affaire.

 

L’important c’est bien de s’amuser non ?

 

La vérité est vachement plus violente. Parce que le monde a évolué. Parce que les acteurs se sont diversifiés. Parce que la profession s’est structurée.

 

Le modèle du bricolage à l’arrache ne fonctionne plus.

 

Aujourd’hui, il faut choisir.

 

Oui, l’objectif c’est de s’amuser. De partager des émotions, de transmettre sa passion.

 

Mais on a aussi besoin de se nourrir et de payer ses factures.

 

Le véritable objectif, c’est de se créer un métier dans lequel on s’éclate, sans y passer 100 heures par semaine ni se péter la santé.

 

Pour tenir sur le long terme, c’est indispensable de comprendre les règles du jeu.

 

Et de définir son modèle économique.

1. À façon

La première façon de vendre sa production, c’est de produire pour quelqu’un d’autre.

 

Un distributeur, un restaurant, une enseigne, une marque.

 

C’est une tendance actuelle.

 

Les grands acteurs de la distribution cherchent constamment des moyens de mieux maîtriser leurs produits et diminuer les coûts.

 

En Bretagne notamment, avec le distributeur Cozigou qui a pris le contrôle des brasseries Philomenn et Baril en 2022.

 

La grande distribution également, où les enseignes sont très friandes d’avoir une bière à leur nom, surtout en zone touristique.

 

Ce type de modèle fonctionne bien si on veut juste produire une bière artisanale sans se pencher sur la commercialisation au détail.

 

Mais il a le désavantage de reléguer la brasserie au simple rang opérationnel.

 

2. S'associer

Une première alternative consiste à s’associer avec d’autres entreprises pour diminuer les coûts fixes, créer des synergies et/ou mutualiser la clientèle.

 

Il existe notamment des coopératives de brasserie : plusieurs entités indépendantes se regroupent dans un lieu commun et partagent tout ou partie du matériel.

 

On peut citer Le Réservoir à Montpellier, CoHop à Bruxelles ou MaBrasserie à Montréal.

 

Il existe également des lieux construits comme des pôles de vie, comme la PAM à Brest qui regroupe le bar de Baril, une boulangerie, des restaurants, une librairie, etc.

 

Enfin, on peut simplement co-louer un espace de vente dans un village.

 

Il peut s’agir d’un boulanger, d’un torréfacteur, d’un crêpier. Ou n’importe quel artisan ou commerce qui manque à la commune.

3. Supprimer les intermédiaires

Une seconde alternative se trouve dans le développement de son propre système de distribution.

 

On peut simplement vendre sur place, sur le modèle d’un brewpub.

 

C’est encore peu répandu en France et semble surtout localisé en milieu urbain.

 

Je pense à des brasseries comme Roue Libre à Strasbourg, Au Nouveau Monde à Bordeaux ou Zoumaï à Marseille.

 

On peut également se rassembler en coopérative de distribution.

 

Ici, plutôt que de dépendre d’un ou plusieurs distributeurs, on mutualise nos forces sous une même bannière pour élargir notre zone de chalandise, toucher plus de clients et augmenter ses ventes.

 

Le principal intérêt est de garder une indépendance complète en diminuant le temps de prospection, très, très chronophage et coûteux (carburant).

 

Je pense à Brassi’Coop dans le grand Est ou Bières des Régions en Auvergne-Rhone-Alpes et Occitanie.

4. Se diversifier

La dernière alternative, c’est de diversifier ses activités : vendre de la bière n’est plus l’unique source de revenus.

 

Ça peut être lié à la bière, comme des formations, une cave ou des ateliers de brassage (En Bières Inconnues).

 

Ça peut être lié à la restauration (Les 3 Brasseurs, l’Ambassade Bretonne), la culture (Tri Martolod), la production maraîchère (Morlenn) ou l’élevage bovin-volailles (La Muette).

 

Ça peut aussi être lié à des domaines apriori éloignés, comme l’énergie (Abers).

 

À partir de là, on peut tout imaginer.

 

Pourquoi pas un skate-shop qui vend aussi la bière qu’il produit ?

Conclusion

Réfléchir à son modèle économique est primordial pour toute entreprise.

 

Mais il n’existe pas de vérité unique et absolue.

 

Chaque projet est différent.

 

À toi de piocher dans ce qui correspond à ta personnalité, tes envies et ton environnement.

 

Pour fabriquer ton propre modèle hybride.

 

Ce modèle qui te pemettra de t’éclater,

 

De vivre de ta passion.

 

Et de réussir ta reconversion.

 

En attendant, je suis très curieux d’avoir ton retour sur ce sujet : quel est ton avis ? Tu connais d’autres modèles ? Lequel as-tu choisi pour ton projet ?

 

Tu peux m’écrire via le formulaire de contact, je réponds à tous les messages.

 

J’ai hâte de te lire,

 

Bonne semaine à toi, 

 

Sébastien